Le sommeil des nourrissons, troublé par les dépressions maternelles

PMI - Le sommeil des nourrissons, troublé par les dépressions maternelles

Le sommeil des nourrissons, troublé par les dépressions maternelles

Selon une étude du SSRI, les mères dépressives auraient, de nuit, tendance à réveiller inutilement leurs bébés. Selon l'étude, ce comportement pourrait nuire, à long terme, à la relation mère-enfant.

Publié le : mercredi 25 avril 2012 à 17h8

Des interventions nocturnes excessives

D'après les chercheurs du Social Science Research Institute (SSRI) la dépression d'une mère pourrait conduire dans une certaine mesure à une augmentation du stress du bébé.

Dans la revue de psychologie « Child Development », l'équipe de recherche a ainsi publié les résultats de leur étude baptisée « Study of Infants’ Emergent Sleep Trajectoires (SIESTA) ». Cette étude permet de dresser quelques conclusions quant aux rapports parents-enfant-sommeil.

Ici, l'équipe menée par Douglas Téti, directeur adjoint du SSRI et professeur de développement, psychologie et pédiatrie, constate ainsi que les mères présentant un certain niveau de dépression auraient tendance à trop surveiller leurs enfants la nuit.

Cette surveillance, jugée excessive, pourrait d'ailleurs nuire à la structuration du sommeil chez l'enfant.

Pour M Téti, « les mères à symptômes dépressifs élevés se font plus de soucis sur la santé de leurs enfants pendant la nuit que les mères sans symptômes. Ces mères sont alors plus susceptibles d’aller prendre leur bébé en pleine nuit et passer un peu de temps avec leurs enfants ».

Une sorte de cercle vicieux peut même s'installer à moyen terme dans les relations parents-enfants, le sommeil des deux parties pouvant être perturbé par ce fait.

Les enfants réveillés inutilement risquent en effet de se réveiller plus souvent la nuit, accroissant de fait l'inquiétude et les symptômes de dépressions de la mère. Ces symptômes dépressifs étant alors stimulés par des « sentiments d'impuissance et de perte de contrôle » de plus en plus forts.

Pour les chercheurs, la sensibilisation des professionnels de santé à ce problème est primordiale, ces derniers pouvant alors agir sur les symptômes dépressifs en rassurant la mère, ou encourageant l'intervention du conjoint.

« Si ce sont les réveils fréquents de l’enfant qui entraînent une détresse parentale, il existe des interventions pour apprendre aux bébés à autoréguler leur sommeil », rappelle par ailleurs le Professeur Téti.