Publié le : vendredi 29 avril 2011 à 19h14
Les gifles et fessées des outils éducatifs?
C'est sur ce thème que la Fondation pour l'enfance cible sa campagne de lutte contre "violences éducatives ordinaires". Plus qu'une dénonciation pure et dure de l'usage des gifles et fessées quotidiennes, la fondation souhaite relancer le débat quelques jours avant la journée internationale contres les violences éducatives prévue le samedi 30 avril.
Pour le docteur Gilles Lazimi, l'important est de sensibiliser les parents "sur leur façon d'éduquer leurs enfants, sur l'utilité, les dangers et les risques de frapper un enfant. Est-ce que cela aide l'apprentissage, est-ce que ça va l'aider dans sa vie sociale future, est-ce que ça ne va pas engendrer de la violence ?".
Un recours "exceptionnel " quasi accidentel mais qui permet peut être "de faire comprendre à l'enfant, de manière involontaire, qu'il a dépassé les limites de l'acceptable" d'après la professeur de psychologie de l'enfant et de l'éducation, Agnès Florin.
La gifle bientôt illégale ?
28 pays auraient déjà rendus la gifle illégale. Une illégalité légitime selon le docteur Lazimi pour qui ces "violence éducatives ordinaires " ne sont que brimades, "c'est de l'humiliation, c'est tout ce qu'il ne faut pas faire qu'on apprend à l'enfant". Pour le psychanalyste Boris Cyrulnik, ces méthodes ne doivent pas être interdites par un texte, mais auto censurées "ce n'est pas en faisant une loi qu'on pourra y travailler. L'interdit chez l'enfant est une fonction structurale majeure. Plus l'interdit est énoncé, moins on a besoin de violence physique".
Un comportement trans-générationel
Pour la fondation, le recours à ces "violences" seraient essentiellement dues à la reproduction du schéma éducatif subit par ses propres parents. Orientant sa campagne sur une remise en question du comportement des parents, les "anti-gifles" souhaitent sensibiliser un grand nombre de parents.
Gifle ou grosse voix ? Le débat est lancé.