Publié le : lundi 6 janvier 2014 à 18h24
La perte d’un droit fondamental
De 1985 à 2010, en Espagne, la loi permettait l’avortement en cas de malformation du fœtus, en cas de viol et en cas de danger pour la santé psychique ou physique de la mère.
Puis en juillet 2010, le gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero a décidé de libéraliser l’avortement. Depuis cette date, les Espagnoles sont donc libres de disposer de leur corps et d’avorter sans aucune restriction.
Mais le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy souhaite revenir en arrière. Peu avant Noël le nouveau texte sur la protection de la vie de l’être conçu et des droits de la femme enceinte a été présenté en conseil des ministres.
Celui-ci limite encore plus l’avortement qu’en 1985. De fait, il ne prévoit l’avortement qu’en cas de viol ou de danger pour la santé physique ou psychique de la mère. Selon le ministre de la Justice, cette loi est nécessaire, car « on ne peut laisser la vie du fœtus dépendre exclusivement de l’avis de la mère ».
La libéralisation de l’IVG en 2010 n’avait pas enchanté l’église espagnole, elle est donc soulagée de cette décision du gouvernement qui souhaite porter son projet anti-avortement jusque devant le Parlement européen, rappelle Le Monde.
Elles contestent en posant avec des cintres
Cette décision n’a pas tardé à indigner et des réactions de colères se sont fait entendre. En Espagne, comme à Paris, des manifestations ont eu lieu. L’association française « Osez le féminisme » a décidé de réagir et a lancé une opération de soutien sur les réseaux sociaux.
Le symbole de l’opération, un cintre et l’inscription « plus jamais », rappelle qu’à une époque le cintre était utilisé pour pratiquer l’avortement clandestin quand l’IVG était illégale. Pour montrer leur soutien, les femmes posent en photo avec cet objet.
(Image : Wikimedia Commons - Ignacio Gavira / Public Domain)