Canada : le sexe du foetus non révélé pour limiter les IVG

PMI - Canada : le sexe du foetus non révélé pour limiter les IVG

Canada : le sexe du foetus non révélé pour limiter les IVG

Selon des médecins canadiens, la connaissance du sexe du fœtus serait un facteur d'IVG sélectives. Un journal médical canadien propose donc de ne pas le révélé avant la 30ème semaine de grossesse.

Publié le : vendredi 20 janvier 2012 à 16h43

Des IVG liées au sexe du fœtus

Reprenant les dernières données démographiques américaines, le Canadian Medical Association Journal (CMAJ) dénonce le maintien, dans de nombreuses communautés asiatiques, d'une pratique de sélection des fœtus en fonction de leur sexe.

Concrètement le journal dénonce les pratiques largement répandues en Chine et en Inde de sélection des fœtus masculins, via des interruptions volontaires de grossesse (IVG) systématiques sur les fœtus de sexe féminin.

Reconnaissant que la pratique reste peu répandue en Occident, le docteur Rajendra Kale, rédacteur en chef du CMAJ à l'origine de cet appel, parle de "quelques centaines de cas par an" au Canada. "Si le Canada est incapable de contrôler cette pratique répugnante, quel espoir peut-on avoir en Inde et en Chine ?" soulève le docteur.

Afin de limiter cette pratique le CMAJ appelle donc les médecins canadiens à garder secret le sexe du fœtus jusqu'à la 30ème semaine de grossesse.

Le droit à l'avortement en danger ?

Rejetée par une majorité des médecins canadiens, la proposition du docteur Kale suscite aussi de nombreuses craintes du côté de la Fédération de femmes du Québec.

"Il faut se demander si le fait de ne pas donner l’information est une bonne chose quand ce genre de question est posé par les conservateurs […] dans le but de faire tranquillement reculer le droit à l’avortement" s'interroge ainsi la présidente de la Fédération.

Si l'IVG sélective est fortement dénoncé par l'ensemble de la population, la proposition du CMAJ est en effet essentiellement soutenue par des associations anti-avortements.