Bisphénol A : l’Anses lance une alerte pour les femmes enceintes

PMI - Bisphénol A : l’Anses lance une alerte pour les femmes enceintes

Bisphénol A : l’Anses lance une alerte pour les femmes enceintes

Après 3 ans d’enquête, l’Agence nationale de sécurité sanitaire a confirmé hier la dangerosité du bisphénol A sur la santé, notamment sur celle des enfants à naître. Le produit est un perturbateur endocrinien, potentiellement cancérigène.

Publié le : mercredi 10 avril 2013 à 17h10

Le bisphénol A, plus communément nommé BPA, est interdit depuis janvier 2013 dans les conditionnements de produits alimentaires destinés aux enfants de moins de trois ans. L’interdiction sera étendue en janvier 2015 à tous les produits alimentaires.

Une mise en garde de l’Anses

Marc Mortureux, le directeur général de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a une nouvelle fois mis en garde contre l’exposition au BPA, suite à la dernière étude réalisée par l’Anses. « Pour la première fois, nous avons une estimation précise des différentes sources d’exposition au bisphénol A », a-t-il ajouté.

Principal vecteur : l’alimentation

L’étude montre que l’alimentation est le premier vecteur d’exposition : Le bisphénol A contenu dans les boîtes de conserve est responsable de 50 % de cette contamination alimentaire qui peut provoquer des séquelles sur le fœtus.

Selon l’Anses, l’exposition des femmes enceintes au bisphénol A peut entraîner « une modification de la glande mammaire chez l’enfant à naître qui pourrait favoriser un développement tumoral ultérieur. »

L’Anses précise que pour l’instant, le niveau de confiance associé à ces résultats n’est pas total, compte tenu de nombreuses incertitudes, mais ces résultats ne sont pas négligeables pour autant.

Les tickets de caisse et les bonbonnes à eau

Les autres vecteurs du bisphénol A sont les tickets thermiques, tels que les tickets de caisse et les tickets de carte bancaire. L’Anses recommande la substitution du BPA par un composé non toxique, dans la fabrication des tickets. De même, les bonbonnes d’eau en polycarbonate constituent selon l’Anses une « source significative d’exposition au bisphénol A. »

Face à ces résultats, la ministre de l’Écologie, Delphine Batho, a déclaré mardi 9 avril qu’elle proposerait « dans les prochains mois » à la commission européenne l’interdiction du BPA dans les tickets thermiques.

Cependant, l’Autorité européenne de sécurité des Aliments (Efsa) est beaucoup plus réservée sur le sujet et semble même, selon le Nouvel Observateur, laisser « toute latitude aux lobbies de l’agroalimentaire pour orienter les décisions. » Initialement prévu pour cet été, l’Efsa présentera son rapport sur le Bisphénol A à l’automne prochain.