Sorties de maternité : l'Académie de médecine prône la prudence

PMI - Sorties de maternité : l'Académie de médecine prône la prudence

Sorties de maternité : l'Académie de médecine prône la prudence

Dans un communiqué daté du 25 janvier, l'Académie nationale de médecine, bien qu'approuvant l'idée, appelle à la prudence quant au projet de sortie précoce de la maternité développé par l'UNCAM.

Publié le : vendredi 27 janvier 2012 à 17h50

Un projet national

Développé par l'union nationale des caisses d'assurances maladies (UNCAM) dans plusieurs départements, le dispositif Prado vient de subir un certain revers par l'Académie nationale de médecine.

Dans les grandes lignes, le projet Prado vise à raccourcir la durée du séjour de la mère et de son enfant en maternité via la mise en place d'uns système de suivi à domicile.

Sous couvert d'une validation du ministère de la Santé, le dispositif Prado devrait être opérationnel d'ici 2013 sur tout le territoire français

Pour les professeurs Roger Henrion et Paul Ver de l'académie, si ce suivi à domicile n'est pas en soit une mauvaise idée, sa mise en place telle qu'elle est prévue aujourd'hui peut s'avérer dangereuse.

Un projet intéressant, mais un encadrement nécessaire

"La prescription de sortie de maternité doit être décidée au cas par cas, en l'absence de toute contre-indication médicale ou sociale, chez une femme volontaire et dûment informée, sans impératif d'ordre administratif" expliquent ainsi les professeurs dans un communiqué.

"Le suivi médical, psychologique et social de la femme et de son nouveau-né nécessite une parfaite connexion entre les maternités et les sages-femmes libérales amenées à les suivre, afin d'assurer la continuité des soins. Les sages-femmes doivent être préalablement informées du dossier ou connaître la femme" précisent les médecins.

Pour l'Académie, les conséquences en cas d'un suivi imparfait pourraient être dramatiques.

Ainsi, "la pertinence de ce nouveau système de suivi à domicile doit encore être évaluée, en tenant compte des éventuels retards apportés à des soins urgents en cas d’ictère, d’infection ou de décompensation d’une affection congénitale chez le nouveau-né, d’une hémorragie, d’une infection ou d’une dépression chez la mère" prévient le communiqué.