« L’accouchement naturel » séduit les mamans et inquiète les médecins

PMI - « L’accouchement naturel » séduit les mamans et inquiète les médecins

« L’accouchement naturel » séduit les mamans et inquiète les médecins

L’idée d’accoucher loin des machines ou des maternités fait de plus en plus d’adeptes en France, mais les professionnels de santé s’inquiètent face à cet engouement que suscite l’accouchement naturel.

Publié le : lundi 24 juin 2013 à 15h58

L’accouchement naturel séduit les mamans

Les accouchements naturels qui consistent à donner naissance à domicile ou dans des lieux spécialisés, loin des maternités, font de plus en plus l’unanimité auprès des futures mamans. En France, 1 000 accouchements par an sont pratiqués à domicile.

Pour certaines, comme Marie, enceinte de 7 mois et demi, il est important de « connaître la personne qui sera présente le jour J ».

En France, une dizaine d’établissements destinés au suivi et à l’accouchement existent, mais ce n’est pas assez. Selon Laetitia Inthavong, qui travaille dans l’un d’eux depuis 6 mois, « environ 50 % des demandes » sont refusées « par manque de places ».

Dans ces structures qui fonctionnent sur le même modèle des maisons de naissance, présentes au Canada, il n’y a aucun médecin, seules les sages-femmes sont présentes pour s’occuper des futures mères.

Selon Muguette Dini, une sénatrice UMP, « entre 60 000 et 80 000 mamans » pourraient choisir d’accoucher « autrement qu’entourées de machines ». Aujourd’hui, beaucoup de femmes vivent la douleur de l’accouchement comme une épreuve initiatique et naturelle.

Une pratique qui inquiète les professionnels

Du côté des professionnels, le ressenti face à l’accouchement naturel est tout autre. Jean Marty, président du syndicat de gynécologues (Syngof), trouve cette pratique « absurde ».

Selon lui, « faire croire à des femmes qu’elles vivront mieux la naissance parce qu’elles vont retomber dans la douleur et l’insécurité, c’est comme abandonner le casque à moto, la ceinture en voiture ».

D’autres estiment qu’il s’agit d’un retour en arrière pour les femmes, comme l’explique Odile Buisson, gynécologue, qui ne comprend pas qu’après que les gens se soient autant battus pour avoir accès à la médecine il y ait « un retour en arrière ».

Source image :Flickr (Official U. S. Navy Imagery/CC-by)